Espèces patrimoniales : amélioration de la connaissance en Ariège du Lézard ocellé et du Seps strié

ParCarole Herscovici

Espèces patrimoniales : amélioration de la connaissance en Ariège du Lézard ocellé et du Seps strié

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Contexte et objectifs :

Le Lézard ocellé et le Seps strié sont deux espèces à affinité méditerranéenne, affectionnant particulièrement les milieux ouverts, avec un taux de roches affleurântes important (pour le Lézard ocellé) et une végétation plutôt dense pour le Seps strié. Ces affinités écologiques font qu’il est possible de rencontrer ses deux espèces sur les mêmes milieux.

En Ariège, la localisation des prospections a été basée sur une photo-interprétation des milieux paraissant favorable au Lézard ocellé. Bien souvent les prospections se sont avérées négatives pour cette dernière espèces mais positives pour le Seps strié.

Ces deux sauriens sont très discrets, et ce phénomène est accentué lorsque nous nous situons dans des populations relictuelles et/ou en limite d’aires de répartition, ce qui est certainement le cas du département ariégeois. Les découvertes réalisées par les naturalistes cette dernière décennie en Ariège, démontre une répartition passée du Lézard ocellé sur toute la chaine du Plantaurel et des Petites Pyrénées. La progression de cette population vers l’ouest se serait arrêtée faute d’habitats favorables.

La déprise du milieu agricole provoque inexorablement la fermeture des milieux. Les habitats des espèces typiques des milieux ouverts sont de plus en plus réduits en termes de superficie et par conséquent déconnectés entre eux. Cette dernière information a pour conséquence d’isoler les populations entres elles, provocant un épuisement génétique pour les populations reliques.

Le Lézard ocellé est une espèce classée « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge nationale. En effet, la situation est très préoccupante et un déclin brutal de populations continentales est enregistré depuis peu (Cheylan & Grillet 2004). Par ailleurs cette espèce bénéficie depuis peu d’un Plan National d’Action (PNA en faveur du Lézard ocellé).

Pour le Seps strié, plus abondant et moins vulnérable dans son aire de répartition, il est classé en « préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge nationale. Cependant la fermeture accélérée des milieux due à la déprise agricole, risque fortement d’impacter les effectifs. Les populations isolées doivent cependant être considérées comment très vulnérables et probablement au bord de l’extinction (Cheylan, Pottier, Grillet & Grisser 2012).

L’Ariège possède donc des populations de ces deux espèces qui semblent non seulement déconnectées des populations purement méditerranéennes, mais aussi déconnectées entres elles, faute d’un manque de corridors favorables.

Les objectifs de cette étude permettront de mieux connaître la répartition de ces espèces à l’échelle départementale. Ainsi nous pourrons appréhender le degré de connexion ou déconnexion de ces espèces, en visualisant physiquement les corridors écologiques et les parcelles où les espèces sont présentes. De ces précédents objectifs découleront l’élaboration d’une stratégie de gestion conservatoire adaptée pouvant être engagée dans un futur proche.
Bien sûr les résultats de cette étude seront harmonisés à l’échelle régionale avec la coordination des actions du PNA en faveur du Lézard ocellé.

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À propos de l’auteur

Carole Herscovici