En décembre 2020, l’ANA-CEN Ariège organisait deux chantiers pour poser des barrières temporaires de protection d’amphibiens, liées à un dispositif de « crapauduc », dans le cadre du programme « Sauvons les amphibiens ! ».
Dès le mois de janvier les amphibiens commencent à sortir de leurs cachettes pour entamer leur migration prénuptiale vers le point d’eau le plus proche. Cette migration les oblige à traverser les routes pour atteindre le lieu de ponte le plus proche. Le trafic routier est alors à l’origine d’une mortalité élevée.
C’est dans ce contexte que l’équipe de l’ANA-CEN Ariège met en place des dispositifs de protection d’amphibiens liés parfois à des « crapauducs ». La pose de filets le long des routes et fossés dans des endroits stratégiques empêche les amphibiens de traverser ces routes pour les rediriger soit vers un passage sous la route (crapauduc), soit vers un autre site de pontes.
Le premier chantier a eu lieu le mercredi 9 décembre. Une demi-classe d’élèves en section GMNF au lycée agricole de Pamiers (9 éléves) munis de bottes, de gants, de bêches et de pioches, a accompagné Carole Herscovici sur la commune de Tourtouse, pour installer cette barrière de protection provisoire pour les amphibiens.
Pour le deuxième chantier du mercredi 16 décembre, Pauline Levenard a retrouvé une classe d’élèves en GMNF au lycée agricole de Pamiers (16 élèves) sur le chemin du Lesquet à Varilhes où une forte mortalité de Grenouilles rousses est constatée depuis 2016.
Depuis, chaque année l’équipe de l’ANA-CEN Ariège se déplace pour protéger cette zone sensible et préserver l’équilibre de l’écosystème local.
Afin de trouver une solution pérenne pour la préservation de cette population de Grenouille rousse, de l’animation foncière est menée sur ce territoire pour proposer de créer plusieurs petits points d’eau où les individus pourraient s’y reproduire.
L’Association des naturalistes ariégeois, qui a pris en compte le problème des nombreuses grenouilles écrasées du côté du chemin de Lesquet et de la route de Rieux, a souhaité organiser une réunion pour échanger avec les riverains sur la question. Dommage que peu d’entre eux se soient déplacés car l’intervention de Pauline Levenard sur le sujet était fort intéressante. Après avoir parlé des grenouilles rousses, espèce présente à Varilhes, et des différentes zones humides identifiées dans le secteur, elle a parlé des premières initiatives prises avec la pose de filets «crapauduc» tout le long des fossés et de bâches pour conserver l’humidité en période de sécheresse. La création de mares serait certainement une meilleure solution, mais pour cela il faudrait l’aval des propriétaires des terrains concernés. C’est vers eux que l’association va maintenant se tourner pour faire avancer le problème. Pour finir, cette dernière souhaite remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées l’an passé pour sauver des milliers de batraciens de l’écrasement, préservant ainsi l’équilibre de l’écosystème local.
L’Ariège est un département riche qui compte 12 espèces d’amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons, etc.) et de nombreux biotopes favorables à leur reproduction (mares, étangs, tourbières, etc.). Victimes de la détérioration progressive de ces milieux, les amphibiens comptent parmi les groupes d’espèces les plus menacés en France et sont, à ce titre, tous protégés par la Loi française.
Ces populations fragilisées sont également menacées par d’autres facteurs comme la circulation routière. Les dommages induits par l’impact des véhicules sont très conséquents, particulièrement lors des migrations prénuptiales durant lesquelles la mortalité peut concerner plus de 90% des individus migrants. “Ce phénomène a été observé durant l’hiver 2016 au niveau du chemin de Lesquet sur la commune de Varilhes où des milliers d’individus de Grenouilles rousses se sont retrouvées écrasées, indique l’Association des Naturalistes d’Ariège, qui anime la Cellule d’Assistance Technique aux Zones Humides. Ce phénomène était déjà connu des habitants mais n’avait jamais été aussi important”.
L’association s’est donc rendue sur le terrain afin de mieux comprendre cette hécatombe. Dans le cadre des suivis des amphibiens sur le chemin du Lesquet, elle convie ainsi le public à une conférence le mardi 22 mai à 18h30 salle Henri Servant à Varilhes. Ce moment convivial sera l’occasion d’échanger sur la problématique des grenouilles écrasées et des actions réalisées par l’ANA et les bénévoles.
Soutenu par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne
Les principaux objectifs du 10e programme d’interventions de l’Agence en matière de communication sont la diffusion de la politique publique de l’eau et sa déclinaison dans le bassin Adour-Garonne, l’aide pour atteindre les objectifs du programme d’interventions en valorisant et renforçant l’implication des acteurs, la sensibilisation des publics aux enjeux de l’eau et des milieux aquatiques, l’incitation aux comportements responsables, le développement de la transparence et de la connaissance sur l’état des eaux.