Vincent Lacaze, de l’ANA (Association des naturalistes de l’Ariège), avait donné rendez-vous au Relais montagnard aux amoureux de la nature, avec cette fois un thème précis, le long de la rivière de l’Izard, affluent du Lez : aller à la recherche des sites du desman des Pyrénées et en même temps fêter les trente ans d’existence de l’association. Tous les ans, elle organise dans une commune un rassemblement convivial autour d’un thème, comme ici le desman, ou la botanique d’un site, aller à la découverte des chauves-souris ou encore «sur les traces des Pyrénées disparues»… Ainsi, en 2018, 29 sorties ont eu lieu sur des thèmes différents. Il y en aura autant en 2019 (voir le catalogue «Les 4 saisons de l‘ANA’ture en 2019»).
Vers 14 heures, un petit groupe s’est retrouvé au hameau de Fréchendech pour, le long du ruisseau, aller à la recherche, sous la conduite de Vincent Lacaze, des sites du desman des Pyrénées, encore présent dans cette vallée. Le desman est un animal qu’on a connu très tard, vers 1818, donc encore méconnu et sur lequel les recherches continuent dans son milieu naturel.
Des chercheurs les ont fait progresser, comme Alain Bertrand en étudiant ses crottes ou encore Bernard Richard, du CNRS. Le but, c’est d’enrayer sa régression du fait, souvent, de la dégradation de son milieu naturel, de connaître ses aires de répartition pour mieux l’étudier.
Le desman est hyperactif toute l’année, ses périodes de chasse les plus intenses se font la nuit, mais il sort en journée également. On l’appelle encore le rat-trompette, à cause d’une trompe très mobile qui lui permet de fouiller entre les pierres à la recherche de larves d’insectes et de saisir ses proies pour les consommer.
Ainsi, Vincent Lacaze a montré au groupe les endroits où le desman pouvait établir son «gîte», en cherchant ses crottes dans le ruisseau, entre les feuilles, sur les rochers. Rentrés au Relais montagnard, les enfants ont pu peindre l’animal à partir de plaquettes et ensuite tout le monde a été invité à un apéritif convivial où chacun a pu s’exprimer, s’informer.
C’est à Aston, au bord de la rivière du même nom, que l’association des naturalistes de l’Ariège (Ana) vient constater début juillet les premiers résultats des travaux réalisés en novembre 2017. L’équipe de Léa de Sauverzac, Pauline Levenard et Vincent Lacaze a reconstitué les berges des affluents de la rivière Aston avec le concours de trois propriétaires terriens, de façon à favoriser l’installation du desman, le petit rat-trompette endémique des Pyrénées et de la péninsule ibérique menacé d’extinction.
« On savait que le desman était très présent dans la rivière Aston, donc on a profité du projet Life + [financé pour moitié par la Commission Européenne, N.D.L.R.] pour mener des actions an faveur du desman, explique Vincent Lacaze, coordinateur à l’Ana et du projet Life + pour l’Ariège. Nous avons réhabilité un ancien canal de manière à établir une zone refuge pour le desman en cas de grosse crue de l’Aston, avec un débit maîtrisable et de la roche pour recréer un habitat favorable. On a reconstitué un petit ruisseau, avec des radiers, des caches, des dessous de berges… Et on a même installé des gîtes artificiels ».
Des gîtes qui ont été fabriqués par La Colline, un collectif d’artisans, de designers et d’ingénieurs réunis par la fondation d’entreprise Hermès. Le projet ariégeois à destination du desman a notamment été piloté par Richard Fournier, ébéniste à L’Aiguillon : « On a construit et enterré une structure en bois et en osier de trois mètres sur trois, en forme de réseau pour permettre au desman d’y évoluer, détaille l’artisan. On a voulu aller plus loin afin de pouvoir observer ce qui se passait à l’intérieur, c’est pour cela qu’on a ajouté des petits accès pour passer des caméras et voir si les gîtes sont habités par le desman, ou par autre chose ».
Ces gîtes expérimentaux n’avaient encore jamais été testés ailleurs. Si ceux-ci venaient à plaire au desman, d’autres habitats artificiels pourraient être implantés sur des cours d’eau délaissés par le rongeur aquatique.
« En parallèle aux gîtes, nous avons mis en place des tunnels de suivi de crottes, car le seul moyen de savoir si le desman est présent, c’est de rechercher ses crottes, et on s’est rendu compte qu’il aimait bien les faire à l’abri, sous ces tunnels, dit Vincent Lacaze. Ça nous permet de suivre la présence de l’animal dans un temps réduit ».
Pour le moment, les naturalistes n’ont pas détecté de traces du passage du rat-trompette depuis l’hiver, ni dans ses nouveaux quartiers, ni sous les tunnels, mais l’équipe compte bien poursuivre ses efforts : « On s’efforce depuis 2008 à travailler sur l’animal, mais le gros problème, c’est qu’il faut le connaître pour pouvoir le protéger. Or, c’est un des mammifères les moins bien connus d’Europe. Petit à petit, on arrive à mieux appréhender le mode de vie du desman, mais on est encore qu’au début de ce qu’on peut faire pour lui, confie le naturaliste. C’est important de continuer à le protéger. C’est un petit animal unique. Il n’y a que deux espèces de desman dans le monde : une en Russie, et une qui vit chez nous, dans les Pyrénées. »
Après quelques heures de marche et de prospection du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), nous voilà enfin arrivés au superbe refuge des Estagnous. Quelle vue !
Après un bon repas bien mérité, nous sommes une trentaine de personnes attentives aux moindres paroles de Vincent LACAZE qui nous raconte la vie de cet étrange petit animal. Nous découvrons son anatomie, son comportement mais également le manque de connaissances des scientifiques sur cette espèce. Le Desman des Pyrénées est difficilement observable : il est très rapide et discret. D’humeur plutôt nocturne, il est rare de l’apercevoir au détour d’un cours d’eau.
Rendez-vous au pays des rêves en compagnie du Desman des Pyrénées !
Plus d’informations : http://www.desman-life.fr
Marina LEONETTI
Rendez-vous au refuge du Chioula à 19h pour un bon repas convivial !
Le ventre bien rempli, une vingtaine de personnes (dont la moitié d’enfants très intéressés par l’étrange animal !) est restée pour assister à l’animation de Vincent LACAZE et Léa de SAUVERZAC sur le fameux “rat trompette”. Nous découvrons son anatomie, son comportement mais également le manque de connaissances des scientifique sur cette espèce. Le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) est difficilement observable : il est très rapide et discret. D’humeur plutôt nocturne, il est rare de l’apercevoir au détour d’un cours d’eau.
Nous voilà partis pour une bonne nuit en compagnie du Desman des Pyrénées.
Plus d’informations : http://www.desman-life.fr
Marina LEONETTI
Le mercredi 9 août, Vincent LACAZE nous a invités à le suivre aux abords du Lasset (petit cours d’eau près de Montségur) à la recherche d’indices de présence du fameux Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus). Nous étions une dizaine à longer le cours d’eau en gardant un œil attentif dans sa direction en espérant apercevoir le rat-trompette !
Vincent nous a montré sa « nourriture » : invertébrés aquatiques qui habitent nos cours d’eau d’altitude et les « cachettes » type où sont trouvées ses fèces (crottes) qui permettent de certifier sa présence.
À défaut de croiser le desman, nous avons eu le privilège de trouver un dinosaure vivant : le Calotriton des Pyrénées (Calotriton asper) qui cohabite avec le discret mammifère.
Compte-rendu disponible en PDF ici.
Marina LEONETTI
La Gazette Ariégeoise, le 25/11/16, en lien avec les travaux à Fougax et Barrineuf
La Dépêche, 09/11/16 à l’occasion de l’inauguration des travaux menés à Fougax et Barrineuf
Soutenu par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne
Les principaux objectifs du 10e programme d’interventions de l’Agence en matière de communication sont la diffusion de la politique publique de l’eau et sa déclinaison dans le bassin Adour-Garonne, l’aide pour atteindre les objectifs du programme d’interventions en valorisant et renforçant l’implication des acteurs, la sensibilisation des publics aux enjeux de l’eau et des milieux aquatiques, l’incitation aux comportements responsables, le développement de la transparence et de la connaissance sur l’état des eaux.