C’est à Aston, au bord de la rivière du même nom, que l’association des naturalistes de l’Ariège (Ana) vient constater début juillet les premiers résultats des travaux réalisés en novembre 2017. L’équipe de Léa de Sauverzac, Pauline Levenard et Vincent Lacaze a reconstitué les berges des affluents de la rivière Aston avec le concours de trois propriétaires terriens, de façon à favoriser l’installation du desman, le petit rat-trompette endémique des Pyrénées et de la péninsule ibérique menacé d’extinction.
« On savait que le desman était très présent dans la rivière Aston, donc on a profité du projet Life + [financé pour moitié par la Commission Européenne, N.D.L.R.] pour mener des actions an faveur du desman, explique Vincent Lacaze, coordinateur à l’Ana et du projet Life + pour l’Ariège. Nous avons réhabilité un ancien canal de manière à établir une zone refuge pour le desman en cas de grosse crue de l’Aston, avec un débit maîtrisable et de la roche pour recréer un habitat favorable. On a reconstitué un petit ruisseau, avec des radiers, des caches, des dessous de berges… Et on a même installé des gîtes artificiels ».
Des gîtes qui ont été fabriqués par La Colline, un collectif d’artisans, de designers et d’ingénieurs réunis par la fondation d’entreprise Hermès. Le projet ariégeois à destination du desman a notamment été piloté par Richard Fournier, ébéniste à L’Aiguillon : « On a construit et enterré une structure en bois et en osier de trois mètres sur trois, en forme de réseau pour permettre au desman d’y évoluer, détaille l’artisan. On a voulu aller plus loin afin de pouvoir observer ce qui se passait à l’intérieur, c’est pour cela qu’on a ajouté des petits accès pour passer des caméras et voir si les gîtes sont habités par le desman, ou par autre chose ».
Ces gîtes expérimentaux n’avaient encore jamais été testés ailleurs. Si ceux-ci venaient à plaire au desman, d’autres habitats artificiels pourraient être implantés sur des cours d’eau délaissés par le rongeur aquatique.
« En parallèle aux gîtes, nous avons mis en place des tunnels de suivi de crottes, car le seul moyen de savoir si le desman est présent, c’est de rechercher ses crottes, et on s’est rendu compte qu’il aimait bien les faire à l’abri, sous ces tunnels, dit Vincent Lacaze. Ça nous permet de suivre la présence de l’animal dans un temps réduit ».
Pour le moment, les naturalistes n’ont pas détecté de traces du passage du rat-trompette depuis l’hiver, ni dans ses nouveaux quartiers, ni sous les tunnels, mais l’équipe compte bien poursuivre ses efforts : « On s’efforce depuis 2008 à travailler sur l’animal, mais le gros problème, c’est qu’il faut le connaître pour pouvoir le protéger. Or, c’est un des mammifères les moins bien connus d’Europe. Petit à petit, on arrive à mieux appréhender le mode de vie du desman, mais on est encore qu’au début de ce qu’on peut faire pour lui, confie le naturaliste. C’est important de continuer à le protéger. C’est un petit animal unique. Il n’y a que deux espèces de desman dans le monde : une en Russie, et une qui vit chez nous, dans les Pyrénées. »
Dans le cadre de l’Atlas de biodiversité communale, l’Association des naturalistes de l’Ariège (ANA) invitait toutes les personnes intéressées à participer à une sortie portant principalement sur les mammifères et les indices qu’ils laissent (traces et crottes). Des premiers relevés ont été réalisés sur le terrain et sont très encourageants.
Lucas André, en service civique à l’ANA, montrait aux participants comment observer ces indices et, grâce à une clé de détermination qu’il avait préparée, comment déterminer quel animal est passé à cet endroit. Une trace de renard se distingue de celle d’un chien, le contenu d’une crotte de blaireau est passé au «peigne fin» afin de l’identifier.
Le petit groupe s’est déplacé jusqu’à l’observatoire à oiseaux et a pu observer quelques spécimens ailés mais également les repérer grâce à leur chant : loriot, pouillot véloce, pic noir se sont ainsi dévoilés.
Les batraciens n’étaient pas en reste grâce à Pauline Levenard (salariée de l’ANA), une spécialiste en la matière, qui plus est une passionnée ; grenouilles, crapauds, tritons et salamandres n’ont aucun secret pour elle.
D’autres sorties ont lieu régulièrement, renseignements : https ://ariegenature. fr
Après quelques heures de marche et de prospection du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), nous voilà enfin arrivés au superbe refuge des Estagnous. Quelle vue !
Après un bon repas bien mérité, nous sommes une trentaine de personnes attentives aux moindres paroles de Vincent LACAZE qui nous raconte la vie de cet étrange petit animal. Nous découvrons son anatomie, son comportement mais également le manque de connaissances des scientifiques sur cette espèce. Le Desman des Pyrénées est difficilement observable : il est très rapide et discret. D’humeur plutôt nocturne, il est rare de l’apercevoir au détour d’un cours d’eau.
Rendez-vous au pays des rêves en compagnie du Desman des Pyrénées !
Plus d’informations : http://www.desman-life.fr
Marina LEONETTI
Rendez-vous au refuge du Chioula à 19h pour un bon repas convivial !
Le ventre bien rempli, une vingtaine de personnes (dont la moitié d’enfants très intéressés par l’étrange animal !) est restée pour assister à l’animation de Vincent LACAZE et Léa de SAUVERZAC sur le fameux “rat trompette”. Nous découvrons son anatomie, son comportement mais également le manque de connaissances des scientifique sur cette espèce. Le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) est difficilement observable : il est très rapide et discret. D’humeur plutôt nocturne, il est rare de l’apercevoir au détour d’un cours d’eau.
Nous voilà partis pour une bonne nuit en compagnie du Desman des Pyrénées.
Plus d’informations : http://www.desman-life.fr
Marina LEONETTI
Le mercredi 9 août, Vincent LACAZE nous a invités à le suivre aux abords du Lasset (petit cours d’eau près de Montségur) à la recherche d’indices de présence du fameux Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus). Nous étions une dizaine à longer le cours d’eau en gardant un œil attentif dans sa direction en espérant apercevoir le rat-trompette !
Vincent nous a montré sa « nourriture » : invertébrés aquatiques qui habitent nos cours d’eau d’altitude et les « cachettes » type où sont trouvées ses fèces (crottes) qui permettent de certifier sa présence.
À défaut de croiser le desman, nous avons eu le privilège de trouver un dinosaure vivant : le Calotriton des Pyrénées (Calotriton asper) qui cohabite avec le discret mammifère.
Compte-rendu disponible en PDF ici.
Marina LEONETTI
Rapport final sur l’étude réalisée en 2013/2014 sur les infrastructures d’EDF et leur potentielle capacité d’accueil de chauve souris dans le département. Le document PDF est téléchargeable ici.
Ce projet, mené en étroite collaboration avec le GEH Aude-Ariège, a pour objectif final d’expérimenter une démarche de travail afin de réaliser un inventaire des gîtes épigés de chauves-souris présentes sur l’ensemble du bâti d’EDF en Ariège. Ce type de projet n’a jamais été mené, ni sur le territoire du GEH Aude-Ariège, ni sur l’unité de production Sud-Ouest et représente un intérêt particulier au vue du nombre très important de bâtiments présent sur le département.
De plus, ces différents sites industriels imposent un mode opératoire particulier pour mener à bien le travail d’inventaire en raison de l’organisation en unité de production et des règles de sécurité en vigueur. Il est donc nécessaire de travailler et de construire le projet auprès des six groupements d’usine, en identifiant au préalable les ouvrages susceptibles d’accueillir des chauves-souris puis en réalisant l’état des lieux sur les ouvrages sélectionnés.
Cette expérimentation permettra de tester une méthode de travail reproductible sur les autres unités de production des Pyrénées.
Enfin, dans le cadre de ce projet nous nous sommes limités, à quelques exceptions près, à visiter la majorité des constructions inférieures à 1000 m d’altitudes, et ce pour plusieurs raisons :
Le site Natura 2000 Chars de Moulis et de Liqué, grotte d’Aubert, Soulane de Balaguères et de Sainte-Catherine, granges des vallées de Sour et d’Astien est concerné par la Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR7300836. Parmi les espèces d’intérêt communautaire listées dans le formulaire standard du site figurent plusieurs espèces de chiroptères :
Grand rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
Petit rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)
Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale)
Petit murin (Myotis blythii)
Barbastelle commune (Barbastella barbastellus)
Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii)
Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)
Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii)
Grand murin (Myotis myotis)
Le formulaire précise également la présence des espèces suivantes qui, bien que ne relevant pas d’un intérêt communautaire, n’en reste pas moins des espèces à très forts enjeux (toutes les espèces de chauves-souris sont inscrites dans l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection) :
Serotine commune (Eptesicus serotinus)
Murin à moustaches (Myotis mystacinus)
Murin de Natterer (Myotis nattereri)
Noctule commune (Nyctalus leisleri)
Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
Vespère de Savi (Hypsugo savii)
Oreillard roux (Plecotus auritus)
Oreillard gris (Plecotus austriacus)
Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis)
Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii)
Murin de Daubenton (Myotis daubentonii)
Ainsi, 20 des 27 espèces de chiroptères présentes dans le département de l’Ariège ont été contactées sur le site dont toutes les espèces d’intérêt communautaire connues dans le département ce qui fait du site des Chars de Moulis un site d’intérêt majeur pour les chiroptères. L’une des raisons de l’intégration de ce site dans le réseau N2000 concerne la richesse du patrimoine bâti (granges foraines) qui abrite de nombreuses colonies de Petit Rhinolophe.
L’une des fiches actions du document d’objectifs prévoit la réalisation d’inventaires complémentaires sur les chiroptères. Sur la partie Nord du site, la fréquentation des chiroptères dans les zones ouvertes est à ce jour bien connue alors que nous nous n’avons aucune idée de la diversité spécifique et de l’activité des chiroptères dans les massifs forestiers qui les entourent.
Ainsi, suite à la demande de l’animateur du site, l’ONF et l’ANA se sont associés pour proposer une étude qui permette :
Document téléchargeable en PDF ici.
Voici un numéro spécial de l’avis de recherche !
Pour cet automne, nous souhaitons connaitre les points noirs routiers en Ariège, en terme de mortalité pour la faune sauvage. Nous faisons appel à votre curiosité, votre motivation et votre passion pour la nature d’Ariège pour avoir les yeux grands ouverts au bord des routes, à pied, à vélo ou en voiture (à télécharger ci dessous).
Merci d’avance pour vos contributions, bonnes prospections et à bientôt!
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Alexis CALARD, Chargé de mission
“De la puce à l’oreille” est une série d’émissions de radio sur différentes thématiques nature en Ariège, en partenariats avec quelques radios locales, réalisée avec le concours financier de l’Agence de l’Eau Adour Garonne, la Région Midi Pyrénées et l’Europe avec le FEDER.
Liste des émissions à écouter en ligne
Sur Radio transparence, les émissions seront diffusées les lundi à 19h00 et mercredi à 14h00, une semaine sur deux, comme suit :
Fréquences radio Transparence : 93.7 en Ariège et tout autour, 93.6 en Vallées d’Ax, 95 à Pamiers, 107 à Foix, 88.9 à la Bastide de Sérou
Sur Radio Couserans (RDC), les émissions seront diffusées les mardi à 13h00 et jeudi à 20h00, une semaine sur deux, comme suit :
Fréquences RDC : 94.7 FM Saint-Girons, Bas-Salat, 90.7 FM Bas-Salat et Comminges, 105.2 FM Castillon, Sentein, Saint-Lary, 99.2 FM Aulus les Bains, Couflens-Salau, Ercé, Oust, Sentenac d’Oust, Seix, Soueix, Ustou-Guzet, Massat, Aleu, Biert, Soulan, Boussenac, Le Port.