Zones humides

Qu’est-ce qu’une zone humide ?

Le terme zone humide désigne des terres gorgées d’eau de façon temporaire ou permanente ou recouvertes d’eaux peu profondes. Véritable interface entre milieux terrestres et milieux aquatiques, elles abritent une multitude d’espèces animales et végétales spécifiques et font partie, de ce fait, des milieux parmi les plus riches à l’échelle du globe.

Le droit français a donné une définition précise de ce que sont les zones humides. Selon l’article L.211-1 du code de l’environnement, elles sont définies comme « des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire. La végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année. »

De plus, conformément aux termes de la loi de 2005 sur le développement des territoires ruraux, le concept de zones humides a été précisé (décret du 30 janvier 2007) par l’article R 211-108 du code de l’environnement qui a été complété par l’arrêté ministériel du 1er octobre 2009 modifiant l’arrêté du 24 juin 2008 précisant les critères de définition et de délimitation des zones humides.

Si la végétation n’est pas caractéristique d’une zone humide, il est possible d’utiliser la nature des sols comme critère de définition. La saturation des sols en eau, que ce soit de manière permanente ou temporaire, se traduit par la présence de traces d’hydromorphie. Une des réactions physico-chimiques à l’œuvre dans ces sols est l’oxydoréduction du fer.

Les zones humides, des milieux singuliers, espaces de transition entre la terre est l’eau…

En Ariège, les zones humides représentent environ 1% de la superficie du territoire. Pourtant, les zones humides rendent de nombreux services à la collectivité. Ces milieux de tête de bassin versant sont des zones de sources importantes, notamment pour la qualité et la quantité d’eau.

Pour en savoir plus, l’ANA-CEN Ariège et le Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises vous présentent le film Préserver et valoriser les zones humides de l’Ariège.

Vous y retrouverez, à travers divers témoignages, l’explication du fonctionnement des zones humides et leurs bienfaits, ainsi qu’un bilan de leur état de conservation sur le territoire ariégeois et des exemples de mesures permettant leur préservation.

Ce film a été réalisé dans le cadre d’un projet financé grâce au concours de l’Union européenne (FEDER) et de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne pour améliorer la prise en compte des enjeux liés aux zones humides en Ariège. Ce projet a également permis de mener des animations grand public, des interventions en milieu scolaire et lors d’un colloque régional, des sessions de formations auprès d’élus locaux, de techniciens de rivières, des réunions avec les services de
l’État et du Département, etc.

Des milieux menacés

Souvent méconnues, les zones humides ont fortement régressé (50% ont disparu en 50 ans). Aujourd’hui, il devient urgent de les préserver.

Les menaces sur les zones humides sont nombreuses. Elles peuvent être liées aux activités humaines directement (drainage, pollutions, modification des cours d’eau, etc.) ou indirectement (changement climatique).

Le guide technique sur la gestion et la valorisation des zones humides en Ariège est téléchargeable ici.

Cartographie des zones humides en Ariège

Les différents types de zones humides en Ariège

Prairies humides

Utilisées pour les activités d’élevage, les prairies humides sont très différentes selon qu’elles soient fauchées ou pâturées. Dans le premier cas, elles sont très fleuries et riches en espèces (Orchis à fleurs lâches, Succise des prés, Scorzonère humble).

Les prairies humides pâturées sont quant à elles soumises à des piétinements d’animaux et présentent un niveau trophique élevé du sol ce qui favorise le développement de joncs poussant en touffes (Jonc glauque (Juncus inflexus), Jonc diffus (Juncus effusus)).

Prairie humide de fauche (Montjoie-en-Couserans)

Concernant la faune, les prairies humides sont des terrains de chasse privilégiés pour certaines espèces de chauve-souris et libellules, et des lieux de reproduction pour des espèces rares de papillons. Ces milieux sont également importants pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Citons : l’Azuré des mouillères (Phengaris alcon), le Cuivré de la bistorte (Lycaena helle), le Damier de la succise (Euphydrias aurinia), la Libellule déprimée (Libellula depressa), la Salamandre tacheté (Salamandra salamandra), le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), la Grenouille agile (Rana dalmatina), la Grenouille rousse (Rana temporaria), le Triton palmé (Lissotriton helveticus), le Crapaud épineux (Bufo spinosus), et le Crapaud calamite (Bufo calamita).

Prairies paratourbeuses

Ces prairies dites paratourbeuses (qui poussent sur une faible épaisseur de tourbe) sont composées d’une végétation adaptée à ces conditions d’engorgement, d’acidité et de fraîcheur. Elles sont dominées par le Jonc à fleurs aigües (Juncus acutiflorus) et la Molinie bleuâtre (Molinia caerulea), accompagnés par exemple, de nombreuses laîches, de la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea) ou encore du Lotier des marais (Lotus pedunculatus). On y trouve souvent des sphaignes (un genre de mousses), de la Drosera à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), comme sur les véritables tourbières, ainsi que du Carex Faux-panic (Carex panicea) et de l’oseille commune (Rumex acetosa).

Prairie paratourbeuse (Ercé)

Tourbières et bas-marais

En montagne, le froid s’ajoute à l’engorgement du sol et ces conditions rudes empêchent la matière organique morte de se dégrader. Elle s’accumule alors et forme de la tourbe, une matière fibreuse, très acide et peu nutritive. Sur ces milieux, appelés tourbières, vivent des espèces spécifiques : des sphaignes, des plantes insectivores comme les droséras ou encore les linaigrettes, surnommées « herbe à coton ». Plus précisément, on y trouve le Scirpe cespiteux (Trichophorum cespitosum), la Laîche brune (Carex nigra), la Laîche étoilée (Carex echinata), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), la Linaigrette engainée (Eriophorum vaginatum), la Narthécie ossifrage (Narthécium ossifragum), la Droséra à feuilles rondes (Drosera rotundifolia).

En terme de faune, ces habitats sont colonisés par des arthropodes (Cordulie arctique (Somatochlora arctica)), amphibiens (Grenouille rousse (Rana temporia), Crapaud épineux (Bufo spinosus), Triton palmé (Lissotriton herveticus)) et lézards vivipares adaptés aux conditions froides et humides.

Les tourbières sont essentiellement alimentées en eau par les précipitations tandis que les bas-marais dépendent du bassin versant puisque l’alimentation hydrique se fait grâce aux ruisseaux, sources, lacs, etc.

Tourbière (Siguer)

Forêts humides

Les forêts humides sont présentes de la plaine jusqu’à l’étage montagnard (environ 1500 m d’altitude), au bord des ruisseaux, rivières et sources froides, dans des cuvettes ou au niveau de ruissellements. L’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) est l’essence caractéristique de la strate arborée. Il est souvent accompagné du Frêne élevé (Fraxinus excelsior) et de divers saules. Le sous-bois fleurit au début du printemps, avant la pousse des feuilles des arbres. Le strate herbacée est plutôt représentée par la présence du Populage des marais (Caltha palustris), la Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la Laîche fausse-brize (Carex brizoides), ou encore la Crépide des marais (Crepis paludosa).

Ces forêts sont le refuge de nombreux animaux liés aux cours d’eau et jouent un rôle d’épuration très important. Elles sont souvent le lieu de nidification de plusieurs espèces de hérons, des abris pour mammifères et des lieux de vie pour de nombreux insectes. Le linéaire de ces boisements joue aussi un rôle important en tant que trame verte pour la circulation des espèces animales et végétales. On y trouve la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), la Grenouille agile (Rana dalmatina), le Triton palmé (Lissotriton herveticus), le Héron cendré (Ardea cinerea), le Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax), la Genette commune (Genetta genetta), le Blaireau européen (Meles meles).

Aulnaie de bords de cours d’eau (Siguer)

Les sources d’eau

Les sources d’eau constituent des zones humides particulières, souvent de petite taille. En contexte calcaire, bactéries, algues et mousses fixent les dépôts de carbonates et forment du tuf (ou travertin). On parle de sources « pétrifiantes ». Celles de Roquefort-les-Cascades en sont le plus bel exemple en Ariège. En contexte cristallin, les sources forment des cortèges floristiques très différents, avec par exemple, la cardamine à feuilles de radis (Cardamine raphanifolia) ou, en montagne, la saxifrage aquatique (Saxifraga aquatica). On y trouve aussi la Saxifrage étoilée (Saxifraga stellaris) et la Stellaire alsine (Stellaria alsine). Côté faune, quelques espèces d’amphibiens peuvent s’y trouver, dont la Grenouille rousse (Rana temporaria), la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), et le Triton palmé (Lissotriton herveticus).

Source pétrifiante (Roquefort-les-Cascades)

Mégaphorbiaies

Lorsqu’elles sont abandonnées par l’agriculture, les prairies humides évoluent et forment des milieux à végétation luxuriante composée d’espèces à grandes feuilles comme la Reine des prés (Filipendula ulmaria), l’Angélique des bois (Angelica silvestris) ou l’Angélique de Razoul (Angelica razoulii), la Verce des Pyrénées ou, en montagne, l’Adénostyle à feuilles d’alliaire (Adenostyle alliariae ssp.). On parle alors de mégaphorbiaie.

Dans le règne animal, on y retrouve l’Alyte accoucheur (Alyte obstetricans), la Grenouille rousse (Rana temporaria), la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), le Triton palmé (Lissotriton herveticus), le Cuivré de la bistorte (Lycaena helle), et le Nacré de la bistorte (Boloria eunomia).

Mégaphorbiaie à angélique des bois (Aulus-les-Bains)

Lacs et mares : végétation amphibie, roselières et grandes cariçaies

Les pieds dans l’eau ! Certaines plantes de zones humides poussent sous la surface. Les roseaux et massettes finissent par sortir la tête à la surface et forment des roselières en bordures des plans d’eau de basse altitude. En revanche, dans les lacs de montagne, les isoètes forment de véritables gazons immergés tandis que le sparganier à feuilles étroites forme des radeaux argentés à la surface. Les mares, considérées comme de petites zones humides, concentrent souvent en un espace restreint plusieurs types de végétation. Elles sont présentes surtout sur le piémont.

Flore remarquable : Rubanier à feuilles étroites (Sparganium angustifolium), L’Isoète des lacs (Isoetes lacustris), Nénuphar jaune (Nuphar lutea), Joncs des crapauds (Juncus bufonius), Scirpe Sétacé (Isolepis setacea), Renouée poivre d’eau (Persicaria hydropiper), Renouée persicaire (Persicaria maculosa), Renouée à feuilles de patience (Persicaria lapathifolia), Massette (Thypha latifolia), Plantain d’eau (Alisma lanceolatum et plantago-aquatica), Lycopode d’Europe (Lycopus europaeus), Roseau commun (Arundo phragmites).

Faune remarquable : Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), Crapaud calamite (Bufo calamita), Triton palmé (Lissotriton herveticus), Rainette méridionale (Hyla meridionalis), Busard des roseaux (Circus aeruginosus).

Roselière à massette, en bord de mare (Cérizols)

Combes à neige

Les combes à neige sont de petites zones humides que l’on trouve dans les dépressions, sur les replats ou sur les pentes longuement enneigées, souvent jusqu’au milieu de l’été. C’est un type de zone humide de très haute altitude qui se rencontre exclusivement à l’étage alpin. Les combes à neige, discrètes, y occupent rarement plus de quelques mètres carrés d’un seul tenant. Leur végétation est très spécialisée. En effet, les plantes n’ont que quelques semaines pour réaliser le cycle annuel, entre la fonte de la neige et le retour du froid. Elles se trouvent au-dessus de
2500 m.

Espèces clés : Cardamine des Alpes (Cardamine alpin), Gnaphale couché (Omalotheca supina), Liondent des Pyrénées (Scorzoneroides pyrenaica), Saule herbacé (Salix herbacea), Sédum de Candolle (Mucizonia sedoides).

Combe à neige (Lercoul)

Fonctions écosystémiques

Effet éponge

Les zones humides ont la particularité d’échanger de l’eau avec l’atmosphère, le réseau hydrographique de surface et le sous-sol par divers processus : précipitations, évapotranspiration, infiltration, ruissellement, etc. Elles peuvent stocker des eaux de précipitation ou de débordements des cours d’eau pour ensuite les restituer progressivement lors de la période sèche aux ruisseaux, rivières et nappes phréatiques. Ces écosystèmes fonctionnent ainsi comme de véritables éponges.

Protection contre les crues

Les zones humides peuvent recevoir des eaux issues de débordements des cours d’eau, ce qui
permet la réduction de la hauteur de l’eau, la vitesse d’écoulement et le débit à l’aval de la zone
humide. Les risques d’inondations sont donc atténués.

Fonctions biogéochimiques

Les zones humides sont de véritables filtres naturels : elles ont la capacité d’absorber et de retenir plusieurs types de substances et matériaux transportés par les eaux superficielles. Elles permettent ainsi la rétention des matières en suspension, via principalement le processus de sédimentation ainsi que la transformation et la consommation de nutriments (matières organiques, azote, phosphore, etc.) en partie par les végétaux. Ces procédés participent à une meilleure qualité de l’eau.

Les zones humides piègent également en les concentrant des micropolluants (produits phytosanitaires, métaux lourds, etc.) pouvant subir le processus de sédimentation, rendant ainsi une fraction de ces polluants indisponible, ou bien une dégradation via des processus biologiques.

L’ensemble de ces procédés biogéochimiques participent d’une part à une meilleure qualité des eaux restituées aux rivières et cours d’eau et d’autre part, à la dégradation du milieu humide lui-même.

Enfin, certaines zones humides comme les tourbières ont une grande capacité de stockage du carbone sous forme de matière organique.

Fonctions écologiques

Les zones humides sont des milieux offrant des conditions de vie variables et très particulières. Grâce à la diversité des
espèces présentes et le piégeage des nutriments, les zones humides constituent un réservoir alimentaire permettant le
développement de la biodiversité aussi bien faunistique que floristique. A l’échelle nationale, bien qu’elles ne représentent que 5 à 10% du territoire, elles hébergent 30% des espèces végétales rares et menacées et environ 50% des espèces d’oiseaux.

Elles sont aussi un lieu de reproduction. C’est le cas par exemple des amphibiens, groupe pour lequel les zones humides constituent des habitats adaptés à certains stades de leur cycle de vie.

Enfin, Les zones humides peuvent constituer un point de passage et de repos pour de nombreux oiseaux au cours de leur migration, leur permettant ainsi de s’alimenter et se reposer.

Réglementation

Internationale et communautaire

Les zones humides sont aujourd’hui des milieux reconnus et protégés par la loi. La plupart des textes
sont regroupés dans le code de l’environnement et sont complétés par le code forestier, le code de
l’urbanisme, le code rural, etc.

La convention internationale de Ramsar de 1971, entrée en vigueur en France le 1er octobre 1986, reconnaît l’intérêt des zones humides et fixe des objectifs de conservation et de gestion rationnelle. À ce jour, la France possède 45 zones humides (3,6 millions d’hectares) reconnues comme d’importance internationale au titre de la convention de Ramsar.

La directive européenne cadre sur l’Eau(dite “DCE”, 2000/60/CE du 23 octobre 2000), déclinée à l’échelle nationale en 2004, vise la protection et la restauration des milieux aquatiques en fixant un certain nombre d’objectifs environnementaux, en particulier l’atteinte du bon état des masses d’eau. Elle précise notamment que « les zones humides peuvent contribuer à l’atteinte du bon état des cours d’eau et des plans d’eau ».

Les directives européennes Habitats – Faune – Flore (92/43/CEE du 21 mai 1992) et Oiseaux (79/409/CEE du 2 avril 1979) exigent des États-membres de l’Union européenne la mise en place d’un réseau de sites naturels et de mesures pour en protéger les milieux et espèces remarquables à l’échelle de l’Europe, dont une grande partie est liée aux zones humides.

En France

La loi sur l’eau du 3 janvier 1992 reconnaît l’eau comme « patrimoine commun de la Nation » et renforce l’impératif de protection de la qualité et de la quantité des ressources en eau, dont les zones humides. Pour la gestion des eaux par bassin, elle prévoit de nouveaux outils : les schémas directeurs pour l’aménagement et la gestion de l’eau (SDAGE) et les schémas d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE). Par ce texte, les zones humides sont reconnues et définies pour la première fois par la loi (articleL.211-1 du code de l’environnement).

La loi relative au Développement des territoires ruraux, dite loi DTR (loi n°2005-157 du 23 février 2005) renforce la protection des zones humides en précisant que « la préservation et la gestion durable des zones humides sont d’intérêt général ». Elle mentionne la nécessaire cohérence des politiques publiques et aides publiques vis-à-vis de ce principe. De plus, la loi permet la définition de Zones humides d’intérêt environnemental particulier (ZHIEP) et de Zones stratégiques pour la gestion de l’eau (ZSGE) ainsi que la définition d’un programme d’actions visant à restaurer, préserver, gérer et mettre en valeur durablement ces milieux. Enfin, cette loi DTR prévoit que les propriétaires qui s’engagent en faveur d’une gestion appropriée des zones humides bénéficiant d’une mesure de protection puissent être exonérés de tout ou partie de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB).

La loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006, dite loi LEMA renforce notamment le contenu et la portée juridique des SAGE. De plus, elle a permis la création de l’Office national de l’eau et des milieu aquatiques (ONEMA) chargé notamment de mener des actions favorisant une gestion globale, durable et équilibrée des écosystèmes aquatiques et humides.

Espèces protégées

Les zones humides sont susceptibles d’abriter de nombreuses espèces protégées au titre de la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. La réglementation (art. L.411-1 et 411-2 du code de l’environnement) prévoit l’interdiction de porter atteinte aux spécimens de ces espèces et pour certaines, à leurs habitats de reproduction et de repos. Tout projet d’activité, d’aménagement ou d’infrastructure doit respecter cette réglementation, indépendamment de toute autre autorisation ou approbation. Dans certaines conditions et de manière exceptionnelle, il est possible de solliciter une dérogation de destruction d’espèces protégées.

Aménagements et activités en zones humides

Afin de répondre à l’objectif de gestion équilibrée et durable de la ressource en eau, une nomenclature officielle (art. R 214-1 du code de l’environnement) liste, par rapport à des seuils d’importance, les installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) soumises aux dispositions de la législation « eau et milieu aquatiques », c’est-à-dire à une procédure d’autorisation ou de déclaration.

Contacts

Direction départementale des territoires de l’Ariège Service environnement-risques
Unité eau – service de police de l’eau et des milieux aquatiques

10 rue des Salenques,
BP 10102 – 09007 Foix cedex
Tél : 05 61 02 15 58 (ou 68)
courriel : ddt-spe@ariege.gouv.fr

OFB – Service départemental de l’Ariège
sd09@ofb.gouv.fr

Autres outils pour la protection des zones humides

Les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC)

Les projets agro-environnementaux et climatiques (PAEC), mis en place dans le cadre de la politique agricole commune (PAC 2014-2020), constituent des projets de développement territorial présentant une triple dimension, agricole, environnementale et économique. Ils visent notamment à encourager les changements de pratiques agricoles nécessaires pour répondre aux enjeux agro-environnementaux identifiés sur le territoire. Ces projets, portés par un opérateur local et établis pour une durée de 5 ans, sont construits en concertation avec les acteurs et sont en
cohérence avec le projet de développement du territoire sur lequel ils seront mis en place.

Les mesures agro-environnementales et climatiques sont mises en œuvre dans le cadre des PAEC et constituent un engagement volontaire. Elles ont deux principaux objectifs que sont l’accompagnement du changement de pratiques agricoles afin de réduire les pressions sur l’environnement et le maintien de pratiques favorables du point de vue de l’environnement. Le cahier des charges de chaque MAEC doit être respecté pour une durée de cinq ans en échange d’une rémunération annuelle pour les exploitants qui en contractualisent.

Certaines mesures pouvant être mises en place pour la conservation des milieux humides notamment :

  • la mesure « Maintien des surfaces en herbes ». Cette mesure a la particularité de se déployer à l’échelle du système d’exploitation. Elle vise à maintenir un certain pourcentage de prairies et pâturages permanents dans l’assolement du bénéficiaire durant toute la durée de l’engagement. Cette mesure se traduit par la définition de deux types de surfaces, “surfaces cibles” et “non cibles”. En engageant les prairies accueillant l’espèce en “surfaces cibles”, le retournement, la fertilisation et l’utilisation de tous types de désherbants seront proscrits.
  • La mesure « Amélioration de la gestion pastorale ». Cette mesure offre, via l’établissement d’un plan de gestion, un large panel d’actions allant de la modification du calendrier de pâturage, à l’installation d’un exclos ou au déplacement de points d’attraction du bétail (point d’eau, pierre à sel), permettant ainsi d’ajuster la pression de pâturage.
  • La mesure « Mise en défens temporaire de milieux remarquables ». Cette mesure, spécifique à la mise en défens temporaire de milieux remarquables, est typiquement bien adaptée à la conservation de milieux. Cependant, il est nécessaire d’être vigilant quant à l’effet de fermeture du milieu que peut entraîner une mise en défens temporaire mais répétée. C’est pourquoi, la mesure doit être accompagnée d’une note de pression de pâturage.

Les paiements pour services environnementaux (PSE)

Les PSE sont issus de la mesure 24 du Plan Interministériel Biodiversité qui s’inscrit dans l’orientation « faire de l’agriculture une alliée de la biodiversité et accélérer la transition agroécologique », elle-même identifiée dans l’axe 2 « Construire une économie sans pollution et à faible impact sur la biodiversité ». Cette mesure prévoit que les agences de l’eau expérimentent entre 2019 et 2021, dans le cadre de leur 11e programme, de nouveaux outils de paiement pour services environnementaux (PSE). Ces outils doivent permettent de reconnaître les efforts des agriculteurs lorsque leurs pratiques contribuent directement à l’environnement, au-delà de la réglementation.

Les services environnementaux correspondent à des actions ou des modes de gestion assurés par des acteurs qui améliorent l’état de l’environnement ou maintiennent un très bon état de l’environnement, en contribuant à optimiser le fonctionnement des écosystèmes, et ainsi augmenter et garantir les « services écosystémiques » qu’ils rendent. Ils peuvent notamment contribuer à la préservation de la biodiversité, la protection des pollinisateurs, le renforcement de la régulation des populations de ravageurs et parasites, la protection des ressources en eau, la protection des sols (biodiversité, stockage de carbone…), la qualité du paysage. Le présent dispositif testé vise à reconnaître et rémunérer les services environnementaux produits par les agriculteurs, au travers de la qualité intrinsèque de l’exploitation telle qu’elle est gérée par l’agriculteur.

La gestion conservatoire

Voir la page sur la gestion et ainsi que celles sur les sites en gestion.